Il ne fait pas beau mais il n’y a pas de pluie sur Tokyo, nous tentons malgré tout l’excursion.
Nous nous rendons à Nikko, la petite perle qui renferme quelques uns des plus beaux temples bouddhistes et shintoïstes du Japon.
Cette fois-ci nous arrivons largement à l’heure pour le shinkansen.
En l’attendant, petit jeu comment pourrait on écrire Zoé en japonais ?
L’écriture japonaise se base sur deux systèmes syllabaires, les kana, qui sont les seuls à pouvoir noter phonétiquement la langue japonaise. Ils en existent deux sortent les hiragana et katakana. Les premiers de formes arrondis pour écrire les mots japonais et les seconds de forme plus droite pour écrire les mots étrangers.
En katakana nous avons :
ゾ エ : ZO E
En fait l’écriture se base sur ces syllabes mais au final ce sont aussi les kanji qui sont utilisés, caractères sino-japonais qui permettent de représenter les idées.
Le shinkansen arrive 5 petites minutes avant l’heure de départ. Personne n’est encore dans le train et pourtant celui-ci partira à l’heure !
Ici tout le monde fait la queue dans une file d’attente qui dessert chaque rame et attend patiemment le feu vert pour monter dans le train. Ils tournent automatiquement les sièges pour ce train qui repart dans l’autre direction puis font un bref ménage de chaque rame. Les passagers peuvent ensuite monter rapidement sans heurt sans bousculade. Le train part l’heure c’est impressionnant ! J’en ai rêvé le Japon l’a fait : ordre et discipline ! (dixit Papa!)
Nous voilà donc en route, nous arrivons rapidement à Utsonomiya pour prendre un autre train local qui nous mènera à Nikko. Ce dernier met un grosse demi heure pour arriver.
Il ne fait pas beau non plus, la pluie menace. Il fait plus frais qu’à Tokyo car nous sommes au pied des montagnes proches des Alpes Japonaises.
Après avoir essayé d’aller vers un lac et s’être trompés de bus, nous optons pour la visite directe de Nikko et de la zone des temples.
Nous commençons par le plus grands d’entre eux, le joyaux du Tosho-gu, même nom que celui de Tokyo et pour cause le shogun Tokugawa Ieyasu en fit son sanctuaire.
Temple shintoïste aux accents bouddhistes on y accède par un immense torii en granit, le plus grand jamais construit sous l’ère Edo (la période des shogun de la famille des Tokugawa pour ceux qui ne suivent pas…).
La première structure qui apparaît est une pagode de 5 étages du XVIème siècle ornée du blason des Tokugawa : trois roses trémières cerclées de noir (on voit ce blason partout dans la ville).
Puis un escalier nous permet d’accéder au sanctuaire par la Omote-mon, très belle porte flanquée des deux gardiens, l’un la bouche ouverte prononçant le A, le commencement, l’autre bouche close émettant le son Um le dernier son (tradition sanskrite reprise par le bouddhisme).
Une fois à l’intérieur, la première cour apparaît avec les entrepôts sacrés (sanjinko) dont un, le kamijinko est orné de sculptures d’éléphants. Puis vient le shinyosha (écurie sacrée) qui est ornée d’un rebus simiesque les sansaru (trois singes) qui expliquent comment notre vie sera épargne du mal si nous suivons leurs préceptes. Mizaru, Kikaru et Iwazaru nous explique que je ne vois pas ce qu’il ne faut pas voir, je n’entend pas ce qu’il ne faut pas entendre et je ne dis pas ce qu’il ne faut pas dire. Célèbre composition de trois singes l’un se tapant les yeux l’autre la bouche et l’autre les oreilles avec les mains.
Au fond de la cour on trouve le très beau bâtiment Rinzo contenant la bibliothèque sacrée.
Sur le côté se trouve un temple bouddhiste le Yakushi-do où la particularité est d’entendre le dragon Nakiryu, peint au plafond, rugir si l’on claque deux bâtons l’un contre l’autre. Effectivement un moine nous montre que suivant la zone où il tape les deux bâtons l’acoustique de la pièce fait résonner le claquement comme si le dragon répondait !
La visite se poursuivit en montant à nouveau des escaliers et là surgit la pièce maîtresse du Tosho-gu, le Yomei mon ! Le portail de la lumière soleil ! Son but premier était d’impressionner les jeunes samouraïs qui venaient voir le shogun.
11 mètres de haut avec plus de 500 sculptures dont un bestiaire fantastique composé de licornes, de chevaux dragons, de ikis (dragons sans moustaches mais avec défenses) etc. mais aussi de petites scènes de vie toutes en couleur.
En passant la porte au plafond sont dessinés deux dragons l’un regardant face au ciel l’autre tourné vers la terre.
On pénètre ainsi dans la 2ème cour où se trouve au delà d’un très beau karamon de style chinois le saint des saints le Honsha composé de trois parties : le Hai den (réservé au hommes), le Ishinoma corridor le reliant au Hon den la demeure des dieux.
Le Hon den étant en restauration, seul le Hai den se visite. On notera ce magnifique dragon blanc sculpté servant de traverse sous le porche principal.
Un corridor mène au mausolée du premier shogun Tokugawa Ieyasu. En franchissant la porte, on peut apercevoir sur le linteau le Nemuri neko : le chat endormi, qui en fait écoute deux oiseaux posés sur son dos. Le chemin au milieu des immenses cyprès du Japon mène après plusieurs marches au mausolée où repose Tokugawa Ieyasu dans une grande urne de bronze.
La visite de ce majestueux sanctuaire s’achève ainsi.
La pluie commence à tomber.
Nous poursuivons avec Dai yu in que l’on pensait être le Rinno-ji, on comprend la difficulté à trouver ce que le guide vert indiquait…
Il commence à pleuvoir assez fort, nous repartons sur le centre ville de Nikko pour déjeuner.
Festin de soupe, de riz frit ou pas, de porc au curry ou de poulet…
Il est trop tard pour aller au lac Chuzenji-ko nous allons donc nous balader, sous la pluie, jusqu’au Kanman ga fuchi en longeant la rivière Daiya.
On passe à côté du pont Shin-kyo qui fut créer par déesse Jinja Daio avec deux serpents enroulés ce qui permis au moine Shodo Shonin de traverser Il fonda ensuite les premiers monastères à Nikko.
Le long du torrent on trouve des formations rocheuses dues à la lave de l’ancien volcan Nantai qui domine Nikko. Ce sont des roches basaltiques noires à l’aspect vitrifiées et polies par le torrent.
Maman et papa parlent d’une Française qui a disparu dans la région. Brrr, il fait sombre dans cette forêt. Heureusement les parents ne poussent pas plus loin l’aventure car la nuit tombe assez vite et il fait déjà nuit quand on arrive au bord de la ville et de ses quelques lumières.
De retour à Tokyo, nous décidons d’aller jeter un coup d’oeil au quartier d’Odaiba. Ce quartier un peu futuriste au sud de Tokyo sur une île. Nous prenons le monorail qui se déplace sans conducteur. Il longe les quartier d’affaires du Shiodome aux grands buildings comme dans un film de science fiction. Il passe sur le grand pont suspendu avant d’arriver sur Odaiba.
Mais il est déjà tard. Tout est quasiment fermé, nous passons rapidement au centre commercial Venus Fort qui à l’intérieur est une reconstitution d’une rue italienne avec sa fontaine et son église.
Mais tout va fermer nous nous rabattons après une balade dans le quartier sur un malheureux restaurant pseudo italien. Celui-ci sans doute tenu par un ouzbek quelconque qui dans sa quête d’un nouveau monde a passé deux heures de transit à Rome avant d’atterrir au Japon…Bref rien de palpitant mais il est tard on ne cherche plus…
Nous rentrons tard à l’hôtel après une très longue journée..